{Le nouveau livre de notre ex président Philippe Grauer et d’Yves Lefebvre, membre de notre commission déontologie parait ce mois-ci. Un livre fondamental fondé sur leur grande expérience et qui clarifie l’identité de praticien en psychothérapie relationnelle.}

Depuis plus d’un un siècle tout le monde psy déclare pratiquer la psychothérapie que sans la définir davantage chaque segment professionnel revendique comme son bien propre, les psychiatres, les psychologues, — dont les psychanalystes —, et les praticiens en… psychothérapie. Marquée successivement par la psychanalyse puis la psychologie humaniste américaine, l’histoire de son avènement comme profession indépendante, française puis européenne, porte l’empreinte de ses deux syndicats historiques puis des deux fédérations qu’ils cofondèrent successivement, regroupant notamment sociétés savantes et écoles. Au tournant du siècle quand depuis le SNPPsy elle se disjoint, spécifie, institue et revendique comme la psychothérapie dont le levier exclusif est la relation, elle prend le nom de psychothérapie relationnelle.

Philippe Grauer et Yves Lefebvre décrivent et situent le processus transversal qui parcourt méthodes et disciplines pour instituer un espace épistémologique et idéologique qu’on peut se représenter comme polarisé selon les deux axes antagonistes du médico scientisme neuroscientifique et comportementaliste et de la dynamique de subjectivation, cette dernière définissant et revendiquant l’espace vital et déterminant d’une profession de santé non médicale.

La psychothérapie, comporte toujours peu ou prou une part de relation, mais cela ne suffit pas pour la caractériser comme relationnelle. Pour cela il faut et il suffit que la relation constitue son ressort fondamental, qu’elle soit matrice et motrice du processus psy.

Une vue sur le déroulé historique depuis la fin du XIXè siècle permet de repérer les moments historiques constitutifs de l’éclosion de ce nouveau champ disciplinaire, complexe, novateur, qui pourrait bien se révéler comme l’un des constituants indispensables du grand tournant que la modernité et l’actuelle course à l’abîme économico écologique imposent au devenir de l’humanité. Sans recours à la dimension existentielle, à l’empathie et au travail relationnel la déshumanisation guette. L’apport et la mobilisation du Principe Relation pourraient constituer une des clés nécessaires à la résolution de la crise contemporaine de l’humanité et de la planète.