publié le 14/04/20

Par Pierre Zobel président , 

accompagné d’un texte de Philippe Grauer


Le SNPPsy et la psychothérapie relationnelle viennent de perdre en la personne de Jean Michel Fourcade un homme qui a combattu toute sa vie pour la reconnaissance de notre champ clinique.

Il en était devenu un des acteurs majeur ainsi qu’un théoricien reconnu.

De son école sont sorties des générations de praticiens en psychothérapie relationnelle.

Chaque année la grande qualité de ses promotions a contribué au rayonnement  de la psychanalyse intégrative.

Je garde un souvenir ému de notre première rencontre, il aura accompagné tout mon parcours au sein de notre syndicat, de mon admission, à ma titularisation ainsi que les années passées à travailler ensembles au Conseil d‘administration.

Jean Michel était également un homme brillant et remarquable dans de très nombreux domaines ainsi qu’un artiste amoureux des belles choses .

En un mot un « honnête homme »  au sens du XVIIe siècle.

Philippe Grauer notre  Président du SNPPsy durant 20 ans et compagnon de route de Jean Michel m’a adressé ce texte que je vous transmets à mon tour.

Pierre Zobel Président du SNPPsy

Une grande figure disparaît physiquement et s’élève désormais au niveau de personnalité majeure de l’histoire du Mouvement du Potentiel humain, de la psychologie humaniste et de la psychothérapie relationnelle.

Fondateur infatigable il nous laisse la psychanalyse intégrative et la SFPI qui en est issue. Auteur respecté de l’ouvrage Les organisations limites, fruit de sa thèse soutenue avec son maître Max Pagès, et co-auteur avec Vincent Lenhardt des Bio-scénarios, « synthèse de l’Analyse transactionnelle de la bioénergie » (Interéditions 1981, réédité en 2007), transmetteur de talent à la NFL, ultime rebond institutionnel du CDPH cofondé en 1972 avec Dominique Colleter, Tan Nguyen et Philippe Grauer, il laisse le souvenir d’un didacticien universellement apprécié.

Intégrativiste convaincu il a toujours conjoint dans sa pratique et son enseignement le principe de la nécessaire conjonction à ses yeux de la psychanalyse et de ce qui allait devenir grâce sa pensée (collaborative avec Philippe Grauer) la psychothérapie relationnelle.

Un des grands leaders de la psychothérapie humaniste puis, dans le cadre de la psychothérapie relationnelle, co-« inventée » puis constamment soutenue par lui et moi juste avant la fin du siècle précédent, de sa psychanalyse intégrative, s’est éteint cette nuit à 5 heures du matin.

Né à Dax, qu’il aimait beaucoup, le 3 mai 1943, inéteignable comme personnalité marquante de la psychothérapie et de la psychanalyse (il fut analysé par Lucien Kokh), à laquelle, membre de la SIHPP( société internationale d’histoire de la psychothérapie et de la psychanalyse), il demeura fidèle, il restera une des références majeures du mouvement des Nouvelles Thérapies, qu’il a puissamment contribué à diffuser en France et en Europe.

Organisateur émérite du 5ème congrès de Paris de l’Association européenne de psychologie humaniste, qui réunit plus de 1 000 participants en 1981, sous le haut patronnage du Président de la République, il avait présidé à l’organisation en août 1972 du premier rassemblement officiel à Nice de ce qui allait devenir le mois suivant le CDPH.

Co-fondateur de la FFRAPIM en 1978, il cofonda l’AFFOP (Association Fédérative Francophone des Organismes de Psychothérapie relationnelle et de psychanalyse ), par scission de la FF2P( Fédération Française de psychothérapie et de psychanalyse ), à la cofondation de laquelle par le SNPPsy et le PysG il avait participé en 1996,

AFFOP dont il fut le premier et troisième président, en 1999. Homme de principe et de fidélité à la foi révolutionnaire qui l’animait, il aura combattu jusqu’à ses dernières forces, donnant ultimement à la NFL qu’il avait fondée, et à l’AFFOP qu’il avait cofondée, toute son énergie de reste. Fondateur de la SFPI, Société française de psychanalyse intégrative, en 2011, il est resté jusqu’au bout attaché à l’idée intégrative, fondamentale à ses yeux. Il a contribué à soutenir, illustrer, diffuser, protéger, sans relâche la profession de psychothérapeute, rebaptisée psychothérapie et psychopratique relationnelle, à l’issue de sa honteuse confiscation du vocable psychothérapeute* en France par la médecine et les psychanalystes-psychologues opportunistes, à qui cette manœuvre n’aura pas porté chance.

Tous ceux qui ont eu le privilège de travailler avec lui, à commencer par son syndicat, le SNPPsy, dont il fut longtemps une personnalité dirigeante, peuvent en être fiers. Il est mort vaillamment, tenant tête à sa maladie  avec une fortitude exemplaire. Honneur et longue vie posthume à l’un de nos plus remarquables fondateurs et militants.

* Devenu titre d’exercice professionnel, réservé aux psychologues, à l’exclusion des praticiens qui avaient fondé et illustré ce vocable en l’autoréglementant de façon responsable sous l’égide du SNPPsy. Il n’y a qu’en France que les véritables psychothérapeutes, interdits de leur nom, doivent s’appeler psychopraticiens relationnels.

Philippe Grauer, ex président du SNPPsy , membre du CA du SNPPsy et de L’AFFOP.